Cigarette: en vacances, on l'écrase

Cigarette: en vacances, on l'écrase




L'été demeure souvent la période la plus privilégiée pour arrêter de fumer. Quand on a davantage envie de prendre soin de soi, lorsqu'on s'éloigne des stress quotidiens… Sage décision! À condition néanmoins de mettre tous les outils de son côté pour ne pas replonger dès la rentrée…

"Arrêter de fumer, c'est facile. Je le sais, je l'ai déjà fait des milliers de fois" expliquait, avec ironie, l'écrivain américain Mark Twain. Des paroles que ne renient pas tous les (ex-)fumeurs: un sevrage, ce n'est jamais aisé à décider et encore moins à réussir… Que ceux ayant accumulé les rechutes déculpabilisent aussitôt: se débarrasser de cette mauvaise habitude n'est pas qu'une question de volonté ni de motivation. En effet, la cigarette est associée à des comportements pratiqués pendant des années (voire des décennies). C'est, par exemple, allumer une cigarette en buvant son café, après le repas, en travaillant… Cette dépendance du geste s'estompe en 2 à 6 mois. La dépendance psychologique (la cigarette anti–stress) demeure, quant à elle, active de longues années après le sevrage. La nicotine n'est pas trop dangereuse La plus simple à atténuer reste encore la dépendance physique, lorsqu'en manque de nicotine, le sevré devient nerveux, agressif, insomniaque, incapable de se concentrer, boulimique… On a tendance à l'oublier tant elle fait partie de notre paysage, mais la nicotine demeure une drogue dure dont l'addiction s'installe très rapidement, en quelques semaines! Et ce, d'autant plus vite quand le fumeur

est jeune… Cette dépendance persiste 2 à 3 mois après le sevrage et elle est responsable de la majorité des rechutes. Heureusement, elle passe relativement en douceur grâce à l'utilisation des substituts nicotiniques ou des médicaments spécifiques. Précision indispensable pour s'y retrouver au pays des aides au sevrage: dans la cigarette, ce n'est pas la nicotine qui est responsable des maladies (affections cardiaques, cancers, troubles pulmonaires…), mais plutôt son tabac, ses goudrons… 

L'e-cigarette, on dirait une vraie! 

Au premier coup d'œil, elle ressemble à une cigarette classique: même forme (parfois) même couleur… et même diffusion de fumée ainsi que couleur des braises! Pourtant l'e-cigarette ou cigarette électronique n'est qu'une pâle jumelle de celle contenant du vrai tabac: dans sa cartouche, on trouve un liquide, des arômes artificiels (tabac, vanille, menthe, fruits…) et de la nicotine dont les dosages varient selon le fabricant. Il existe d'ailleurs des e-cigarettes ne contenant pas du tout de nicotine. Sous son aspect simplissime, voici pourtant un bijou de haute technologie! Lorsqu'on aspire au niveau de l'embout, un microprocesseur s'active pour diffuser la nicotine et les arômes. À l'autre extrémité, une lampe LED s'allume, mimant les braises. On la trouve en supermarchés et magasins spécialisés, à un prix moindre que les vraies cigarettes (30 à 80 € pour le kit de base - 2 à 4 €/cartouche). 

Vapotez pour arrêter 

Vu qu'elle remplace le plaisir de la cigarette sans sa nocivité, cet accessoire électronique pourrait-il offrir un sevrage plus simple? Ou du moins, une possibilité de réduire le nombre de mégots allumés? Pour des scientifiques, l'hésitation n'est pas de mise: grâce à l'e-cigarette, on retrouve la même gestuelle et la même saveur. Du coup, ceux l'ayant adopté peuvent espérer réduire leur consommation, sous souffrir des effets du manque. Et ce, même si les e-cigarettes contiennent de la nicotine. Certains fumeurs parviennent très vite à se limiter au vapotage (le terme signifiant l'utilisation de cigarette électronique). Alors que d'autres choisissent de combiner cigarettes électroniques, substituts nicotiniques (voir paragraphes plus bas) et méthodes de relaxation afin de réussir le sevrage.  

Le processus est plus long, mais qu'importe le chemin: l'objectif restant un cendrier vide! 

Leurre des fumeurs 

Si la cigarette électronique peut sembler si séduisante sur papier, de nombreuses voix scientifiques s'élèvent pour dénoncer cette pratique. En fait, il n'existe pas "une" cigarette électronique, mais des dizaines de variantes, concoctées par autant de fabricants. Lesquels y placent un contenu personnel (au niveau du liquide), rarement contrôlé et dont les effets ne sont pas toujours connus. Lesquels pourraient se révéler finalement aussi nocifs que le tabac. Voilà pourquoi les médecins déconseillent cette pratique aux futures mamans. Autre souci, surtout chez les plus jeunes: le geste se normalise et pourrait donc inciter les adolescents non-fumeurs à s'y mettre, jusqu'à en devenir dépendants de la nicotine. En attendant et si vous décidez d'opter pour ce genre de produits, renseignez-vous d'abord chez votre médecin ou via un praticien tabacologue.

«moins de stress = moins de cigarettes.» 

Des substituts qui viennent à point 

En vente libre, les substituts de nicotine existent sous différentes formes: chewinggums, comprimés sublinguaux, patchs, sprays, inhalateurs… Ils réduisent l'envie physique de fumer et sont disponibles en pharmacies, sans prescription médicale. On les choisit selon ses envies et besoins (le patch est plus discret que le chewinggum, le spray buccal est rapide), mais aussi du nombre de cigarettes fumées. Ils sont interdits aux femmes enceintes et ne peuvent être cumulés avec la cigarette, vu le réel danger de surdosage de nicotine. Pour un meilleur résultat, mieux vaut les utiliser pendant au moins trois mois. On peut aussi les combiner entre eux (patch + chewing-gum par exemple) ou les alterner. N'hésitez pas à demander conseil auprès du pharmacien, afin de bénéficier des doses nécessaires. Sinon, la déception risque d'être aussi rapide 

que l'abandon de ses bonnes résolutions… Autre alternative: les médicaments. Le bupropion (nom commercial: Zyban) est un antidépresseur estompant l’envie de fumer. La varénicline (nom commercial: Champix) diminue également le besoin de tabac. Ces deux médicaments ne sont disponibles que sur prescription vu leurs contre-indications et effets secondaires possibles. 

Une consultation en tabacologie 

Arrêter de fumer n'est pas si facile, ne fusse que parce que la cigarette a été, durant des années, synonyme de bons moments, de contacts sociaux, etc. Elle possède donc une large place et une grande importance dans la vie du fumeur. En consultation, le tabacologue va évaluer la dépendance de chacun, mais aussi conseiller l'approche la plus appropriée, coacher, déculpabiliser, encourager, analyser les éventuels échecs sans jugement, ni discours moralisateur… Et ce, aussi longtemps que dure le sevrage. Qui plus est, ces consultations sont souvent pluridisciplinaires et accueillent également un médecin, un psychologue, une diététicienne… (Partout au Luxembourg - info: Fondation Luxembourgeoise Contre le Cancer, www.info-tabac.lu)

Les feux de la plage 

Profiter des vacances pour arrêter de fumer, est-ce une bonne idée? 

Oui parce que cette période est synonyme de moindre stress, d'occupations sportives, de temps passé avec les enfants et la famille (parfois anti-tabac). Du coup, coupé de la routine quotidienne, on parvient plus facilement à se passer de cigarette. 

Non parce que les habitudes liées au tabac resurgiront dès la rentrée. Si on a l'habitude de fumer face à l'ordinateur, pendant la pause café ou en rentrant à la maison, ce rituel va revenir aussi vite que la reprise du boulot. Mieux vaut en être conscient afin de trouver des astuces pour y échapper.

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